jeudi 12 août 2010

Hossa, jour 1

Cet épisode est rédigé dans la salle commune de l'hôtel. On dirait qu'il n'y a d'ailleurs que trois clients dans cette partie, et dans les bungalows, plus au sud le long du lac, on peut ajouter un groupe de français en voyage organisé (genre terres d'aventure). Ils se déplacent dans un land rover à la dure, avec deux banquettes (2x2 places) longitudinales et non transversales. J'espère que cela contribue au plaisir des voyageurs, en pratique il y a tout de même à la fois plus efficace et plus confortable, d'autant que par ici il y a déjà tant à voir et à resentir dans un véhicule normal, voire un 4x4 civilisé!

Il est 17h30, un thé japonais devant moi, 19,5 kilomètres derrière moi. Encore que cela soit une demi vérité : quelques muscles des cuisses, du bas du dos et des mollets semblent ne pas vraiment les avoir laissés derrière eux et en avoir ramené un souvenir vif. Côté pieds, j'ai marché avec mes vraies chaussures de marche, les gros machins moches de Décathlon. Moches, mais parfaitement efficaces ! Et avec des doubles chaussettes, mes petons semblent presques intacts. Il faudra faire un bilan demain matin, mais le constat immédiat c'est : pieds secs (les chaussettes ont drainé la sueur, visiblement) et parfaitement bien-odorants, comme les chaussettes, pas de signe d'ampoule aux talons, signes de dégats usuels sur le bord de cette boule qui prolonge le gros orteil. Ceci constaté en me changeant avant de reprendre la voiture. Si je continue sur la logistique, un triple hourra pour le t-shirt en poly qui est trempé tandis que mon dos est sec. Incroyable, je peux enfiler un sweat shirt de coton aussitôt sans le moindre problème. Bien sur, caleçon et pantalon, eux en coton, sont bien humides, de même que le dos du sac à dos, il faut bien que la sueur s'évacue quelque part quand le polo n'est pas à l'air.

Il a fait doux, entre dix-sept et vingt, sans doutes, mais extrêmement humide. Parfois, j'avais l'impression que l'air était tout simplement saturé d'humidité, et je ruisselais. La jungle en Finlande.

Ce matin, avant de décider de mon parcours, j'ai repris le Routard et mes notes de 2009. Je n'avais pas osé le Circuit des Lacs, le tour des paysages lacustres de cette réserve. Je décide de combler cette lacune.

En passant, depuis le thé, l'auteur a profité d'un sauna et a dîné. "Hossa sandwitch", c'est à dire sur un fond de salade verte, concombre, poivrons rouges et tomate, une grillage de porc grillée sur une tranche de pain de mie frite, le tout arrosé copieusement de crème et de champignon. Et d'une bière. Et d'un café. Reprise de l'écriture vers 20h45, benoîtement repu, sur mon lit.

En fait, reprise du récit á mon départ de l'hôtel, disons vers 10 heures, pour le centre de tourisme pour demander s'ils n'ont pas une carte dédiée à ce circuit. La réponse est négative, et le jeune qui me renseigne me met en garde car il y a eu une tempête la semaine passée et des arbes obstruent le chemin sur une partie du parcours qu'il m'indique, tout en précisant que je pourrai certainement si j'y tiens me débrouiller pour passer.

En route donc pour le parking qui sert de départ à cette boucle, quelques 3 km plus loin. Il y a en tout et pour tout deux voiture pour cette origine d'au moins trois circuits.

Je pars avec une t-shirt synthétique, un haut en polaire que je retirerai bientôt, l'iPad, mon autre GPS qui fera office d'appareil photo car je n'apporte pas le Pentax et le téléphone en cas d'accident. Plus 1,5 litre d'eau (que je boirai) et un sachet des habituels gateaux à la noix de coco.

Le sentier est parfaitement balisée de ronds rouges peints sur les troncs à hauteur d'épaule. En général on voit deux ou trois marques, et cela se vérifiera sur presque tout le parcours. La boussole et l'électronique se révèlent parfaitement superflues. Bien sur, je fais quand méme un point régulier sur la carte, au cas où. Parfaitement sécurisant...

Le chemin est de toute beauté, il va de lac en lac, tantôt sur des eskers, tantôt en longeant les rives.

Je crois que le plus beau, c'est sur près d'un kilomêtre quand sur un esker plutôt haut on domine deux lacs de taille moyenne.

Parce qu'il faut dire que rien n'a vraiment changé depuis l'an dernier : ici, les lacs, cela monte et cela descend.

On passe plus de temps et de distance à grimper collines ou eskers qu'à paisiblement longer les rives.

C'est tuant mais magnifique, vraiment.

Je repasse devant la plage où j'avais nagé et pris le soleil l'an passé.

En tout et pour tout je croiserai trois couples, et plein de rennes.

Ces derniers sont vraiment de drôles d'animaux domestiques. Deux anecdotes.

A deux reprises, de petits groupe familiaux, deux adultes et un ou deux jeunes, me tiennent compagnie sur la piste. Pas vraiment avec moi, mais je dois les amuser et avec une grâce que je n'égale pas vraiment, ils trottent devant moi, m'attendant quand leur avance devient trop importante. Très sympa.

Je croise deux abris pour rennes. Le premier se vide dès qu'ils m'entendent s'approcher. Le second, quand je le contourne, au ras, je découvre les ombres, et c'est le branle bas ! Ils ne m'on pas entendu venir, et sortent juste aprés que j'ai dépassé le niveau de la porte - en hâte car j'imaginais bien qu'ils allaient sortir et ne pas rester pris au piège, des fois que je serais un prédateur.... Un couple avec enfant sort donc en hate, et se campe quelques mêtres plus loin. Comme je leur parle doucement, ils se rassurent et pendant deux bons km ils trotteront devant moi sur la piste! Au moment de se séparer, l'enfant et l'un des adultes s'écartent de la berge, tandis que le dernier m'attend un peu plus loin, me laisse approcher à quelques mètres et file rejoindre sa famille. Il y a une magie à la capacité de ces bêtes à rester bien vue, pour l'instant d'après disparaître sans un bruit.

Je n'ai pas trouvé le moyen de joindre ces photos au blog pour l'instant, il faudra sans doute quelques manoeuvres astucieuses via la messagerie quand j'aurais du wifi...

Les photos ne rendront pas la beauté de ces lieux et la grâce de ces instants, car le HTC n'est vraiment pas un bon APN, et qu'en plus la lumière grise et diffuse de la plupart de la journée n'est pas du tout favorable. Elles auront cependant le mérite d'être géotaggées directement.

Pendant toute la balade, j'ai enregistré et visualisé la trace sur la tablette. Je suis très content, l'enregistrement semble d'une parfaite précision et l'ordinateur a tenu sans problème les 5h30 du circuit, malgré l'impossibilité d'éteindre l'écran, bug stupide.

Je suis le balisage rouge, toujours parfait... Et pas lemoindre dégat de tempête là où le jeune du luontokeskus m'avait mis en garde. C'est sur la rive du lac suivant qu'en effet je découvre le chaos laissé par les éléments, je pense précisément par trois mini-tornades. A trois reprises en effet les arbres sont arrachés, désouchés, vrillés ou brisés. La progression de fait vraiment difficile, je ne peux pas juste les enjamber, car ce ne sont pas des troncs au sols mais parfois entrelacés et avec leurs branches. Quelques photos vous feront partager cet environnement dantesque. J'alterne donc limbo, escalade et contournements, trois fois, avant de sortir de zône de désolation. Là, j'ai du faire 500 mètres en plus d'une heure. Et après une quinzaine de bornes, cela tire drôlement. En même temps, je ne me plains pas, j'ai gagné une séquence Aventure imprévue. Pour la troisième zone, je renonce à mes trois techniques, et me résoud à rejoindre la rive même du lac et de marcher sur la cinquantaine de centimètres, au mieux, qui sépare la terre pentue de l'eau. Pas de plouf, et retour au crcuit balisé.

Une merveilleuse journée.
Si vous voulez quelques chiffres : j'ai donc parcouru 19,5 km en 5h21 soit 3,6 km/h de moyenne, mais c'est peu représentatif du fait du temps passé à prendre les photos en attendant que le GPS se cale pour les localiser automatiquement. Pointe de vitesse à 7,5 km/h, sans doute pour ne pas me faire distancer par mes amis à cul blanc. Et monté 399 mètres, entre 210 et 320 mètres. Le profil enregistré est sympa, il recole les impressions.

Quand je vous disais que les lacs finlandais ne sont pas plats !



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Location:Hossa

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