mercredi 18 août 2010

E6, cap au sud

Je commence la rédaction de ce billet à 20h à Skarberget, où j'attends le ferry.
Le ciel est uniformément bleu et le soleil rougeoie les montagbes envirfonnanntes, il fait onze degrés et pourtant il fait frisquet, c' est que le vent s'engouffre ici et fait moutonner le fjord.



J'ai mis cap au sud à travers la Norvège, sur la grande route E6 qui part de Kirkenes, mais que j'ai rattrapée à Lakselv, et qui pique vers Trondheim.

Les paysages somptueux se succèdent, et en général ils ne sont guère traduisibles en photographies.
A cela plusieurs raisons. La première est que nous sommes sur une route très passante, assez pauvre en parkings aux endroits propices aux photos. La principale est que dans bien des cas c'est un panorama entier qui crée une impression ou une émotion, et cela un unique cliché ne sait souvent pas le rendre avec son petit champ.

Essayons donc de les décrire. En fait, ce qui est d'une certaine façon bien commode, c'est le caractère génerique de cette image toujours différente.
Première version, recette scientifique. Prenez une vallée glaciaire, emplissez la d'eau à mi-hauteur. Garnissez le versant de pierraille et d'un mélange d'herbes et de mousses vert tendres (variante plus méridionale : posez une couche de prairies, posez y quelques constructions en bois peints et une couche d'arbres, bouleaux et épicéa). Arrosez le tout de lumière que vous prendrez soin, non seulement de tamiser, mais aussi de faire tomber par touches. Faute de nuages appropriés, essayer un écumoir cosmique. Travailler amplement : vous avez un horizon à couvrir. Pour la finition, laissez aller votre fantaisie. Ajouter ici quelques rennes, là quelques mouettes. Des moutons ne dépareraient pas, n'hésitez pas à associer laines blanches et brunes. Si vous voulez une recette plus douce, garnissez quelques prairies de vaches. Enfin, qulques autochtones peuvent contribuer à la couleur locale. Pensez à bien les couvrir, sauf à l'abri il fait frisquet, répétons-le. A propos de frisquet, glacer le tout de neige saupoudrée sur les anfractuosités, et décorer de nuages efficlochés comme une barbapapa.

Pause, le bac arrive.

Je reprends et requalifie le navire, c'est un petit ferry avec un confortable espace cafétéria et salon où je viens de dîner d'un sandwitch oeuf / saumon.

La vue, alors.

Des rocs découpés en formes improbables couronnent des versant quasi verticaux, sombres, si sombres, sauf quand le soleil joue avec l'eau qui partout ruisselle pour les sertir d'argent. Des éboulis qui rejoignent la mer. Parfois, le temps et les hommes les ont apprivoisés et le roc s'est fait vie, prairie, route, maisons. Cela commence où le monde finit à votre gauche, finit là ou il commence à votre droite. Parfois l'inverse, sans doute. J'ai gommé une dimension, nous ne sommes pas dans des tubes, mais dans une harmonie, une théorie de tubes. Ces sommets, ils se révèlent en plans successifs, et quand le soleil ne les atteint pas, il ne manque pas de plaques de neige.
Ah, et les nuages, accrochés au sommets.
Et tout cela coule en torrents, bien sûr.

Quelques photos, aussi, mais qui gomment ce sentiment d'immensité.












Comme vous voyez, toujours des touches, jamais la restitution de cette grandeur.

Pause, fin de traversée à Bognes

Je trouve un hotel en débarquant, ici à Tysfjord, avec bière et wifi.

Reste à poster quelques autres photos des paysages de Narvik - ville sans le moindre charme mais cadre somptueux










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