mardi 18 août 2009

Pax vobiscum


Jour de réparation, aujourd'hui.

D'abord, du passage trop rapide à Falun l'an dernier.

Puis du manque d'élan.

Puis des harengs.

Je sens qu'il faut que je sois plus clair…

Au jour (gris et humide), l'hôtel se révèle classique de l'extérieur, mais bien sympa de l'intérieur, avec sa salle de petit déjeuner et sa rotonde peinte de scènes villageoises donnat sur un patio dont les murs reprennent les codes des manoirs, bois et crépi.

Je reprends un instant le chemin du nord vers la mine de Falun.

Encore un Trésor de l'Humanité. Cette mine exploitée depuis des temps immémoriaux (les légendes remontent au XIème siècle, qui racontent comment un bouc nommé Karé (lire : kôré) a intrigué son fermier en revenant les cornes rouges… même si le bouc refusa de dire son secret, son maître le suivit et découvrit ainsi le gisement qui devait faire entrer Falun dans l'histoire. Même les toits de Versailles usent du précieux minerai, d'une phénoménale pureté jusqu'au XVIIIème siècle.

Quant on traverse Falun en venant du nord comme je l'ai fait hier, on traverse un quartier d'humbles maisons basses en bois peintes en rouge sang typique des scandinaves pauvres. Ce sont, parfaitement conservées, une partie des maisons des mineurs. Une partie des maisons des maitres de mine persiste également sur la place centrale. Le cœur de la mine est intact, et la visite comprend un musée qui va des techniques et outils aux représentations de Falun depuis la renaissance jusqu'à nos jours dans l'art. Je serais dithyrambique si, une fois de plus, les suédois n'avaient pas oublié de traduire les cartouches et textes explicatifs en anglais (sauf le catalogue des tableaux).

Cependant le cœur de la visite est celui de la mine elle-même. Même si elle est presque fermée depuis une vingtaine d'années (il faudra que je revienne sur le presque), les vieux couloirs et salles ont été préservés et se visitent pendant environ une heure. C'est un grand moment, entre les galeries basses et étroites et les salles, véritables cathédrales minérales, creusées avec quels moyens et quelles souffrances… c'est beau, c'est intelligent, c'est émouvant. Imaginez ces couloirs, moins d'un mètre cinquante de haut, avec les pieds dans l'eau (les caillebottis ont été rajoutés pour les visiteurs), l'obscurité chichement trouée par les torches des travailleurs, la chaleur des feux qui servaient à désagréger la roche avec leurs restes de fumées sulfureuses, le froid des autres galeries (il fait 6°C la dedans aujourd'hui…)… contraste avec les cavernes immenses qui ont résulté des travaux, que l'éclairage moderne met en gloire en un impressionnant hommage à ce labeur.

Curiosité supplémentaire : cette mine si connue pour le cuivre a aussi produit or et argent (au sens du minerai).

Il y aurait tellement plus à en dire qu'un petit billet d'un soir. Vous pourriez tirer le fil à partir de http://fr.wikipedia.org/wiki/Falun_(Dalécarlie)

Je suis vraiment content de cette visite, qui m'a aussi rappelé la météo suédoise : s'il ne pleut pas, c'est que vous êtes à l'intérieur ou qu'il va pleuvoir très bientôt… Photos sous un rayon de soleil, retour à la voiture sous les gouttes – froides.

Pause élan ensuite sur la route du sud. Un camping / piscine / ferme d'élans. Deux familles d'élans vivent dans d'immenses enclos (genre 500 mètre sur un km). L'une, plus « domestique » vient à portée de nourriture et de main. Si la mère est agressive, le père prend son temps pour venir aux feuilles. Les jumeaux du printemps sont plus téméraires, et seul du petit groupe je tends la main et gratte le jeune mâle derrière les oreilles (grosse jalousie du petit garçon voisin qui ne peut pas s'approcher…). Cela a du lui plaire, car il reviendra ensuite vers moi. Ce sont en tout cas de solide bestiaux, c'est sur. Voila le regret de n'en avoir pas vu en balade largement réparé.

Et c'est reparti, toujours vers le sud. Deux châteaux au programme à Orebro.

Le château d'eau, avec sa galerie panoramique et son café au dessus de 9000 m3 d'eau…

Le château et le vieux centre, sur quelques îles, très joli. S'il y a du vent, il y a aussi une belle lumière et des œuvres d'art amusantes. Oui, c'est que nous avons retrouvé un lac – le second de suède, pour tout dire.

Et je longe son équivalent pour atterrir ici, au monastère fondé par la patronne de la Suède, Brigitte. Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Brigitte_de_Suède

Plus d'infos et photos demain.

Chambre minuscule, dans une ancienne dépendance, mais pleine de charme.

J'ai diné de bière des moines (du cru) et de harengs de la baltique frits, ce festin royal qui m'avait manqué à Helsinki.

Une journée riche en images (que j'ai mises en ligne : http://picasaweb.google.com/jean.corbel/18Aout# et souvenirs, raisonnable (c'est peu dire) en km.

Demain je visiterai mon hôtel c'est-à-dire la principale abbaye du nord de l'Europe avant de filer à l'extrême sud du pays.

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