dimanche 9 août 2009

Hossa : que d’eau, que d’eau !

Aujourd'hui :

  • Kayak
  • Lounas (repas de midi – c'est Dimanche, après tout !)
  • Baignade dans l'Iso-Valkeainen & bronzette

Donc réveil vers 9h30 et direction le petit déjeuner. Pas de grande nouveauté, il y a toujours la meute des motards et les délicieux pains faits maison. Soit, il n'y a aucun rapport, et alors ? Je prends le petit déjeuner en t-shirt sur la terrasse du restaurant en regardant le lac. C'est pas mal, non… comme je me dirige vers le buffet, une fournée des dits petits pains m'appelle et je ne sais y résister. Ils sont vraiment délicieux, et juste à la sortie du four, mmm… Il finit avec du beurre et une tranche de jambon.

Solidement lesté, je me dirige vers le centre nature. Un mot en passant sur mes ampoules. J'ai changé les pansements, elles sont superbes (la peau extérieure est bien sur partie toute seule) et nous convenons d'un modus vivendi équilibré : elles m'emmerdent, je les emmerde. J'ai cherché une version élégante, j'avais trouvé : elles et moi vivons dans un consensus socialiste, mais cela était un peu méchant. En fait je les aime bien, mes ampoules… donc ceci reste ma meilleure description. En fait, avec le pansement d'une part, en faisant sécher mes pieds et en changeant de chaussettes après chaque vraie marche d'autre part, cela devrait aller. En plus, quand on marche, on secrète des endorphines, qui limitent la capacité de nuisances de ces petites choses. Sincèrement, c'est désormais supportable. Et je ne vais pas laisser un micro bobo m'empêcher de faire ce que je veux. Je surveille en changeant les pansements, je pense que cela va parfaitement se terminer. Mais que j'ai été stupide, quand même !

Quand j'arrive au centre, je demande un kayak, on me passe une pagaie double, un gilet et une jupe. Je propose de laisser la jupe, le garçon accepte, sur le lac c'est inutile. Je dis le garçon, car les trois personnes que j'ai vues au centre jusqu'à présent ont une vingtaine d'année. Et la jupe, non, je ne suis pas en Ecosse. C'est l'accessoire qui en enserrant la taille du kayakiste et l'ouverture du pontage évite que l'eau des vagues ou des rapides pénètre dans l'esquif. C'est un composant du système kayak/passager, ce qui relie les deux pour en faire une sorte de centaure aquatique. Je n'en voulais pas car cela me paraissait ridicule, et je pensais que j'aurais trop chaud. Le premier point, avec le recul, c'est ridicule, car je m'en moque. Le second, je crois que j'avais raison. J'avais oublié un troisième facteur. Suspense.

Je me dirige tranquillement au point de mise à l'eau que j'ai déjà repéré en le dépassant chaque jour sur la route. Je pose le Tiguan (la pagaie fait deux bons mètres et ne se démonte pas, mais en baissant un siège arrière et le siège passager avant, elle tient très largement). Et là, tout seul, je choisis le bateau. Il y a quatre candidats : deux en haut de « plage », deux vers l'eau. L'un de ceux du bas, je lui trouve un air club med, jaune vif, très large et très plat : il est éliminé. Les autres sont analogues sinon identiques, ce sont deux variantes d'une même famille de kayaks de raids. Même si l'un de ceux du haut ont en plus une sympathique poche dans le cockpit, je choisis la facilité et prends celui du bas, vert, deux redans (deux angles de « cassure » du bordé, un fond quasi plat pour glisser sur d'éventuels cailloux, mais une largeur pas excessive tout en restant sécurisante. Ajoutez un dossier de siège réglable, un siège en mousse, des cale-pieds quasiment parfaitement réglés pour moi et deux rembourrages là ou mes genoux vont toucher le bord de l'ouverture, il me manque que les deux filets et les sangles sur le pont pour d'hypothétiques sacs ou équipements de pêche pour compléter la description de cette superbe machine. Je me mets en maillot de bain et t-shirt, j'emballe les clés de voiture et le GPS dans un sac plastique que j'enfonce dans la poche du short, je soulève et tire l'avant de la bestiole vers l'eau, et je monte.

Les gestes reviennent naturellement, même s'il me faut quelques minutes pour retrouver une complète complicité avec ma monture. Je quitte Huosilampi vers le sud, vent et courant dans le dos, pour ma remise dans le bain. Je parcours ainsi le Nurmiselka, puis le Honkiselka et le Kannelsalmi, jusqu'à l'entrée de l'Hossanlahti, le lac devant l'hôtel. J'ai mis une petite heure, et les reflexes sont bien revenus (et certains muscles me font un amical coucou, que je ne connaissais pas !). Je reviens sur la jupe : j'ai découvert qu'elle a un autre usage, elle récupère l'eau qui ruisselle le long de la pagaie quand tu l'inclines pour alterner les coups. Comme l'ouverture est vaste, ici tout coule sur les genoux et au fond. Ce n'est que quelques gouttes, donc sans conséquence, mais par temps froid !

Demi-tour, cette fois je suis contre vent et courant. Franchement, on va tout de suite oublier le courant, sauf dans les quelques endroits resserrés il est insensible, et dans ces endroits mêmes à peine perceptible. Le vent lui est une tout autre affaire. Si hier un zéphyr discret était de mise jusque vers 16 heures, là il y a une bonne petite brise.

Quand elle est perpendiculaire à l'axe du lac, on la sent peu sauf qu'elle fait tourner le bateau. En effet, je suis assis en arrière du centre (de dérive, pour un marin !) du kayak, et donc mécaniquement il pointe le nez au vent. Il faut simplement compenser en pagayant plus fort, et parfois en doublant et plus les coups à gauche qu'à droite. Cela vient renforcer la tendance naturelle d'un pagayeur du dimanche qui a un côté plus efficace…

Quand le vent est dans l'axe du lac, il a le temps de se reprendre après l'affront des collines et des pins qui l'on transformé en chant, il est vraiment sensible et lève un joli petit clapot. Rien de dangereux, non, juste de quoi ajouter un joyeux « splash » à l'ambiance sonore, de pousser plus fort (beaucoup plus fort) et d'apprécier la qualité du dessin de la chose. Je remonte les même, passe devant le point de départ, puis devant celui de la randonnée d'avant-hier, pour rejoindre presque celui de la randonnée d'hier. Presque seulement : je me suis arrêté au milieu du Jatkonjarvi, pleine face au vent et avec un joli clapot qui parfois se brisait. Donc, force du vent entre 4 et 5. Entre le t-shirt et la brassière, je n'ai pas froid du tout, au contraire car je bosse dur, celle-ci jouant un rôle de voile dont pour l'instant je me passerais bien. Mais je ne suis pas idiot au point de l'enlever. Le point étroit, le Jatkonsalmi, est un bon moment de sport et je suis content d'être de l'autre côté, le temps de découvrir que le lac est pile dans le sens du vent. Pas grave, on y va et je fais demi tout au beau milieu. Là, je me laisse glisser sous la poussée de la petite brise, en maintenant juste le cap à coups de pagaie indolents. Bien sympa après l'effort ! Encouragé par le succès des efforts et la récupération, j'alterne pointes de vitesse et glissades silencieuses. Ce kayak est une merveille, et quand l'enchainement fluide des gestes est là, c'est grisant. En rentrant, je fais la connaissance d'une sorte d'oie grise et de ses deux juvéniles. Quand je m'approche, elle me fait un superbe numéro : elle bat des ailes violemment en frappant l'eau, sans pour autant décoller, tel un oiseau malade ou blessé. Pendant ce temps, les juvéniles ont silencieusement filé à 60° de sa trajectoire. Arrivée assez loin, et comme je ne fais pas mine de les suivre, sans doute, elle oblique et les rejoint en nageant calmement. Un peu plus loin, comme je traverse doucement un herbier, c'est un canard que je n'avais pas vu qui s'envole. Enfin, après de multiples boutons ou fruits de nénuphars, j'en ai vu deux en fleurs, splendides. C'est très sympa, d'aller à toucher deux sublimes fleurs (mais sans les toucher) au milieu d'un lac et non dans un bassin !

Il est temps de rentrer, je « beache » en beauté entre les trois cailloux sur le sable fin, je descends, je tire le kayak au sec, le retourne et je sors mon sac pour vérifier que le pocket est resté au sec et qu'il a bien enregistré le parcours. Oui pour le plus important, son état, non pour le parcours. J'avais éteint le récepteur GPS…

Je remonte rendre la pagaie et le gilet au centre de tourisme (9 euros, pour un tel moment, et du bon matos, c'est géant. 3 heures de pur plaisir). Enfin, pour le pur plaisir, on va attendre les courbatures demain…

Je décide de m'offrir à déjeuner, pour une fois. Et donc lounas (déjeuner) au centre nature : salades diverses, puis ragout de ??? (renne ? bœuf ?) avec pommes de terre à la crème. Je prends un « upcider » sorte de cidre local en plus du lait compris avec le lounas. Pas léger, tout cela, mais pas mauvais. Le cidre est cependant, à mon avis, à déconseiller. Peu fruité, pas âpre du tout, il pousse même le vice jusqu'à avoir des couleurs et des bulles genre champagne. J'aurais dû me limiter au lait, excellent.

Ensuite, je me cherche un coin pour lézarder. Le premier endroit où je me rends est occupé par trois voitures. Un dimanche, c'est compréhensible mais insupportable. Donc je repars et au parking suivant (enfin une zone sous les arbres avec un « P » blanc sur fond bleu (et des toilettes en bois)) comme il n'y a qu'une voiture et à priori de multiples opportunités, je m'arrête. Je prends le sac avec serviette et bouquins, le t-shirt dans le sac. A droite, un escalier de bois (bien sur) descend une vingtaine de mètres sur un petit lac. C'est magnifique, mais avec la pente, il n'y a pas de soleil. Donc direction la gauche. Deux ou trois kilomètres de marche dans la forêt (quasi plane, incroyable !)m'amènent au bord de l'Iso-Valkeainen, sur une plage de sable fin de 50 cm de large et d'un km de long, sur laquelle je suis seul. Enfin, presque : j'ai croisé un renne en arrivant, et ses empreintes de sabot sont partout. Je me change pour remettre le maillot humide, et sublime baignade dans ce lac quasi carré d'un km sur un km, où je suis seul (je ne compte pas le renne). Le bord est occupé par des sortes de joncs clairsemés, sur quelques mètres. Dès qu'ils disparaissent, le lac s'enfonce à pic. Le sable cède la place à une sorte de tourbe. Je me lance prudemment, ce qui est un peu compliqué entre les 50 cm d'eau et le tombant à pic. Baignade merveilleuse, longueurs enchainées tranquillement alors que le soleil baigne la plage et le lac.

Je sors, regard à droite, à gauche : pas trace du renne ni de quiconque, strip-tease et je mets le maillot à sécher sur une branche. Et je reste à prendre le soleil jusque près de 18 heures.

En partant, je retrouve « mon » renne, une belle bête encore jeune mais avec de beaux andouillers. Elle est curieuse, nous nous approchons mutuellement à moins de deux mètres, elle s'arrête, j'en fais autant, qui s'arrête aussi (le temps – facile). Un moment d'observation mutuelle paisible, et il retourne brouter un peu plus loin.

Moi, je retourne à la voiture et à l'hôtel, je vais chercher un double de la clé que j'avais enfermée ce matin, et sauna. Comme je m'y attendais, il n'y a pas plus de monde dans le sauna que sur le parking, l'installation est à moi. Donc long et excellent sauna, terminé en piquant une tête dans le lac. Non, il n'y a et n'y aura pas de photo…

Dîner d'un hamburger costaud et d'une bière, puis direction mon PC pour la mise à jour du journal.

Un superbe dimanche de vacances.

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