samedi 8 août 2009

Hossa : au pied du Jatkonvaara

Bonjour, samedi de repos.

Les thèmes du jour :

  • Ampoules (aux talons)
  • Motards (une centaine dans et autour de l'hôtel)
  • Marche (que 8,5 km)
  • Rennes
  • Bronzette
  • Sauna (ajout post sauna…)
  • Dîner (idem)
  • Moustiques (idem)

Je me suis réveillé ce matin avec deux superbes ampoules bien sensibles aux talons. Il faut dire que je suis parti avec mes chaussures de marche pour mauvais temps, et les Ténéré (les sortes de basket de chez Aigle que je portais tout le temps avant de partir). Comme ces dernières sont légères et confortables, j'étais bien certain de ne pas avoir besoin d'autre chose. Grossière erreur de gamin ! il faut toujours enfiler des chaussettes sèches et donc logiquement aussi de nouvelles chaussures après une bonne marche. L'oubli de cette base du randonneur est payé comptant ! Je boitille au petit déjeuner (bon, j'en rajoute, mais franchement ce n'était pas l'élégante légèreté de la gazelle !)

Le petit déjeuner ressemblait à celui d'hier à ceci près que ce matin j'ai remarqué les petits pains blancs, fait maison, encore tout chauds, des merveilles ! (même menu qu'hier, sans le porridge, deux pains blancs et un pain noir, jambon, salami, tomate et concombre arrosés de jus d'orange et de café.

Ensuite, j'ai décidé de marcher vers l'autre maison du lieu, que le plan du centre nature présente comme café et épicerie locale. Miracle, des pansements (je suis parti sans), et aussi des sachets de soupe si je n'ai pas envie de restau un de ces soirs. Je rentre, je mets les sparadraps et me voila prêt pour une nouvelle journée (il doit être onze heures). Question : quelle journée ? Je ne me sens pas d'attaque pour les vingt kilomètres du circuit que j'imaginais, même s'il est plutôt cool. Comme il fait vraiment super beau, et comme il y a vraiment des chemins partout bien indiqués, je me dirige à une dizaine de kilomètres, au bord du Jatkonjarvi (évidemment, au pied du Jatkonvaara), où je peux trouver des petites boucles ou juste paresser avec un livre à un point pique-nique.

J'avais mis au menu les motards, tenons parole. Autour de l'hôtel, et vers la boutique, c'est plus de 100 motards qui se sont installés, certains partageant des chambres de mon hôtel tandis que des tentes de toutes les couleurs ont poussé, à côtés des montures des occupants. Hier come ce soir, j'ai partagé le sauna avec des bikers. L'un d'eux m'expliquait hier soir qu'il un motard roule six mois et bichonne sa moto les six autres mois, car il n'est pas question de mettre un pneu dehors. Il m'a dit qu'il y a quelques motos spéciales qui le pouvaient. Je n'ose même pas imaginer ! Les bécanes autour du lac sont en tout cas de gros cubes rutilants. Il y avait un orchestre pour eux hier soir et ce soir. A ce que j'ai compris, je dois vraiment me réjouir de la position de ma chambre, le ta-ta-boum s'étant poursuivi for tôt dans la matinée. Entre cette localisation et le fait que l'isolation thermique est forcément très bénéfique en terme sonore, j'ai dormi comme un bébé. Je fais au moins huit heures par nuit, et cela bien que le rideau ne soit pas très occultant. J'insiste un peu, je sais que je l'ai déjà écrit, mais même si le soleil se couche vers les 11h, il fait assez jour pour se promener aisément, sinon pour lire. D'ailleurs, les photos du lac que j'ai prises le premier soir vers minuit sont très correctes !

Retour à la balade du jour.

Je trouve un petit parking où le Tiguan pourra m'attendre tout seul, au bord de l'eau sous quelques pins. Oui, seul : il n'y pas un chat, à peine une voiture par aire de stationnement ! je m'attendais à autre chose, un samedi dans une des parcs de randonnées majeur du pays !

Mes pieds protégés par leurs sparadraps, et le moral eu beau fixe comme le temps, je décide de me faire la colline Jatkonvaara, elle est vraiment très jolie d'en dessous, et il fait si doux que je monte torse nu avec ma besace d'appareil photo et le t-shirt coincé dans sa sangle. J'ai aussi mis de la crème solaire et du répulsif à moustique. L'odeur sans être insoutenable est légèrement écœurante.

La boucle commence par poursuivre sur quelques centaines de mètres la piste par laquelle je suis arrivé. Elle s'enfonce ensuite – parfaitement indiquée – sous les arbres. Les arbres, c'est presque complètement des conifères, mais je rencontre aussi de place en places des bouleaux, ce qui est près agréable à la fois pour la variété et parce que la danse de leurs feuilles dans la plus légère brise produit à la fois un doux bruissement qui vient (si le vent est assez fort) en contrepoint de la rumeur des branches et des aiguilles des pins – voila pour le son – et aussi des effets de lumière, chaque feuille interceptant le soleil à son tout et à sa manière – ce dont l'inflexible aiguille n'a pas la fantaisie. La piste monte très doucement vers le sommet, elle est très régulière, très agréable à parcourir. J'arrive au premier sommet pour redescendre et après un embranchement atteindre le vrai sommet, à 300 m. Au passage, j'ai retrouvé tous mes sens de randonnée, je suis parfaitement à l'aise sur le parcours et prévois les embranchements sans recours au GPS ni à la boussole. Est-ce un sous produit bénéfique des ampoules ? ou la reconnaissance que je devrais sortir plus souvent !

J'avise un chemin secondaire qui doit me conduire au ruisseau qui sépare les deux lacs. Et là je trouve un mylly et un koski.

Le mylly, c'est un moulin construit sur un bras de torrent. Il est parfaitement conservé, une vraie petite merveille (quelques très belles photos !).

Un peu plus haut, le koski c'est de sérieux petits rapides sur lesquels a été jetée une superbe passerelle de rondins.

Autres photos, mails elles rendent moins bien la beauté du lieu.

J'ai croisé un renne en pleine colline et un autre au retour, qui m'a contourné avec un mélange de curiosité et de crainte, personne sur le chemin sur la colline, seulement quand j'ai longé sur la piste le Jatkonjarvi ai-je vu deux voitures sur deux aires de barbecue. Au passage, j'ai levé un tétras. Je n'en avais vu que dans des livres, c'est impressionnant, gros, lourd, maladroit. Malheureusement, si je l'ai bien vu, je ne l'ai pas photographié.

Je retrouve le Tig' toujours bien à ombre. Il est vraiment superbe sur ces terrains, sa robe brune est des plus discrètes.

Je nous emmène sur une aire de pique nique libre que j'ai vue en arrivant.

Je me mets en maillot de bain, m'allonge sur un banc tandis que mes chaussettes et chaussures prennent l'air sur le rebord de la table de pique-nique. Je me laisse doucement bronzer (il est environ trois heures et demi), jusqu'à ce qu'un nuage un peu plus épais et persistant que les autres me décide à remettre le t-shirt. Je reste tranquillement à lire un bouquin sur les évolutions du Web, en terme économiques et sociétaux (« Wikinomics »). Le seul bruit est celui des poissons qui sautent en chasse, et pas de petits éperlans. D'ailleurs, j'en ai photographiés de la rive de tout petit, ceux que j'ai entendus et une fois entrevu faisaient certainement plusieurs kilos. Autres bruits, un instant, les voix assourdies de deux hommes dont l'un m'avait expliqué tantôt que la cabane plus haut était un moulin – je crois que je l'aurais raté sinon, le mylly, et qui passent en barque pour rejoindre le milieu du lac…

Il est plus de six heures quand je rentre à l'hôtel.

Vrai sauna finlandais : rejoint par deux bikers, l'un me propose du rhum, que je décline, l'autre de la bière dont je bois une gorgée. La bière est excellente, une blonde corsée et sucrée, disons fraîche, mais la boite chaude, vraiment chaude sous mes lèvres… Bon l'honneur est sauf et nous discutons un moment. Et je vais piquer une tête dans le lac. Oui, bien sur, tout nu… Je crois que c'est la première fois que je me baigne dans un lac, et elle est tiède. Bon, pas chaude, mais vraiment très agréable. Je suis quand même prudent et je rentre après deux cent mètres des plus agréables. L'au est à la fois très claire et très foncée, si l'on peut dire, du fait de la tourbe. Elle est d'une limpidité et d'une propreté absolument impressionnante. Ce qui est rigolo, c'est que les pieds des baigneurs (pressés !) on laissé un chemin sur lequel les herbes ont renoncé à poussé, et on marche sur un tapis (sable et tourbe ?) merveilleusement doux.

Au fait, en parlant de propreté, je n'ai pas vu un papier ni un plastique dans la nature… ni d'ailleurs où que ce soit depuis mon arrivée.

J'ai fait un délicieux dîner ce soir, « sandwich Hossa » avec salade et bière. En fait, c'est sur une tranche de pain de mie complet (je crois) une escalope de porc, des dés de tomate et de poivrons, plein de champignons et le tout nappé, que dis-je englouti de sauce à la crème et aux champignons. Dé-li-cieux sinon léger, mais je fais assez d'exercice pour en avoir besoin. Et ce dîner, je j'ai savouré en terrasse, en t-shirt !

Ce midi, cela a été une barre de céréale (les deux d'hier, c'était un peu lourd J ), avec le petit déjeuner je n'ai vraiment pas faim le midi, et comme je dine plutôt tôt, c'est vraiment une bonne solution.

Les moustiques… Le répulsif a fait son effet, j'ai vu quelques rares moustiques qui n'ont pas insisté. Le défaut de la douche et du sauna, c'est que le répulsif disparait. Je viens donc d'avoir ma seconde piqure car j'avais bêtement ouvert ma porte sur le lac au lieu de me contenter de la petite fenêtre à moustiquaire ! Seconde car le second jour en Finlande, je n'avais pas mis de répulsif et deux moustiques m'ont approché à une pause photo. La première (seules les dames moustiques piquent…) s'est posé, a tergiversé, je l'ai chassée et elle est partie. La seconde, je l'ai découverte sous l'effet de la piqure dans la petite peau entre index et majeur de la main gauche, qui est sensible. J'ai écrabouillé la sale bestiole, déjà bien gorgée de mon sang.

Voilà, je crois que le récit est complet, et je vais quitter la salle supposée commune où je trouve très agréable d'écrire avec une merveilleuse vue pour regagner ma chambre. Il est 22heures, le soleil vient de disparaître derrière les collines opposées, le lac lisse comme un miroir va du vieil or au rose orangé en passant par le pourpre, bien sur festonné de pins. Je tape ceci sans lumière, elle serait bien inutile.

Je suis sorti photographier ces effets de lumière, la température a bien baissé et une brume commence à enserrer le lac venant des deux rives qui nous entourent.

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